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Mère Lionne

Uma 2

Quand Oksana est née, j’ai compris ce qu’instinct protecteur voulait dire, dans le sens « ce petit être incroyablement bruyant mais vulnérable vient de moi, dépend de moi et je suis prête à mordre quiconque touchera un seul de ses cheveux de bébé »

J’ai eu envie de tuer les visiteurs dans la chambre d’hôpital au moment où ils dépiautaient leurs fleurs d’un emballage en plastique transparent qui crissait affreusement, au risque de réveiller mon trésor, ma perle, la prunelle de mes yeux, mon bébé.

Après quelques jours, je suis sortie de cette peau de mère Lionne et j’ai élevé mon lionceau, pardon ma fille… normalement. Avec quelques réactions incontrôlées du genre « la sortir de son berceau endormie et la prendre contre moi juste pour la sentir respirer et renifler son odeur » ou «bondir du lit comme un diable d’une boite à ressort au premier cri dans la nuit »

Je pensais qu’avoir un autre enfant atténuerait un peu cet amour inconditionnel immensément présent et légèrement effrayant.

Mais Auriane est née et une nouvelle vague d’amour a déferlé. Le mien, celui de Phil, celui d’Oksana qui, à part enfouir son bébé de sœur sous une couverture « pour pas qu’elle ait froid » a toujours adoré sa « sistah »… comme un petit clone d’abord,  puis à part entière avec ses différences. La propension d’Auriane à rire de toutes les blagues de sa sœur même les moins abouties la rend, il est vrai, très attachante…

Elles ont grandi.

Elles ne sont plus vraiment bruyantes. Vulnérables, beaucoup moins…

Mais l’instinct protecteur est toujours là, incontrôlable, irraisonné.

Alors méfiez-vous les gens qui toucheriez un cheveu de mes belles gosses ou vous aviseriez de jouer avec leurs sentiments, je suis tapie dans l’ombre, incognito mais je veille…

Et à l’issue de cette prépa de malheur, si un prof, le proviseur ou quiconque de ce milieu fermé, opaque et élitiste décidait d’abaisser la hache et d’évincer ma Wild Beauty sans sommations, après une année de travail acharné, de sacrifices et d’efforts pour rester dans cette course déloyale où les provinciaux prennent un départ tardif, je crois que je serais prête … au pire.