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Epopée mouillée en violet

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Il y a un an, il me proposait de faire le mud day. Juste après la méga gastro qui a anéanti des centaines de joyeux boueux dans le feu de l’action. J’avais poliment décliné. La boue, passe encore, mais la boue + la … bref, non…

Mais nous avions ce projet en veilleuse de réaliser une épreuve sportive ensemble, en violet puisque c’est la cause qui nous réunit, la couleur de Laurette.

Lui c’est Philippe Gardes, un bénévole, un vrai, le seul avec qui les sensibilisations se passent toujours bien parce qu’il est vrai. De lui émane une telle gentillesse que même le dernier des connards ne peut pas l’envoyer bouler. Quand les passants me jettent ou m’ignorent, je retourne vers lui me ressourcer un petit coup et ça repart. Sans lui, l’indifférence humaine m’aurait découragée mille fois.

Dans le but de nous préparer pour le Raid Amazones, il nous suggère de participer à la Lyon Kayac – une grosse rencontre à Lyon en septembre. Mes 2 comparses ont prévu de faire le trail de Sospel ce jour là. Des trails, des courses et des entrainements de running, nous en avons fait pas mal en 2016, environ 500km pour moi contre 24km de kayac (la descente de l’ardêche en mai), donc je dis oui !

Le matin du 17 septembre quand le réveil sonne, j’ai ce sentiment familier de peur-flemme de l’inconnu. Dans quoi je m’embarque….9 h de bagnole aller-retour, un canoé gonflable, une météo déplorable, des bénévoles lyonnais qui ne répondent pas aux messages de Philippe qui les a pourtant déjà rencontrés….rrrrrah, comme je resterais bien sous ma couette à buller tout le WE en lisant des romans de gare et en regardant des séries…

Nous sommes partis ! Le canoe dégonflé tient largement dans mon Sandero et à 13h, nous débarquons à Confluence, le lieu du crime. Sans le vent et la pluie, l’endroit pourrait être charmant mais il va falloir sortir les K-Way. Nous repérons le stand Laurette Fugain à côté de celui de la Macif – les violets et les jaunes-verts. Aucun passant ne s’arrête sur aucun stand car il n’y a aucun passant mais l’après-midi se déroule tranquillement. Les bénévoles Lyonnais sont hétérogènes, sympathiques et très équipés, tee-shirts violets, sweats violets, k-way violets…il nous manque quelques éléments pour parfaire la panoplie du parfait sportif Laurette Fugain. L’un d’entre eux a perdu son fils atteint de leucémie récemment. Il continue à s’investir dans l’association sans pathos, à faire du VTT, à sourire. Il sera présent pour nous tout le WE. Un gars qui force le respect. Nous profitons pleinement de la soirée et de l’hébergement chez des amis adorables qui nous bichonnent comme des athlètes de haut niveau (avec une petite entorse whisky-vin d’Alsace juste délicieuse). Le dimanche il pleut mais pas trop et nous enchainons voiture-navette en bus –avec le canoé dégonflé qui tient quand même de la place et pèse un peu à force de le trimballer – pour arriver à Rochetaillée, le lieu du départ. Gonflage, mise à l’eau au milieu de 1000 autres bateaux en tous genres, y compris des paddles. Des futures amazones viennent parler au micro – petit pincement mais nous y serons en 2017, foi de violettes !! – le départ est donné dans la pagaille générale et à coups de pagaies dans tous les sens. Philippe sait se servir des ustensiles mais ce n’est pas le cas de tout le monde et nous nous heurterons à des dizaines de bateaux partis en vrille pendant le parcours. L’engin ne se dégonfle pas mais s’imbibe d’eau de pluie. Je constate qu’un père et son fils handicapé qui ne rame pas dans un canoé en plastique avancent plus vite que nous qui pagayons tous les 2. Les 14km vont être longs…2h45 avec un peu de vent, de sueur mêlée à la pluie, de questions métaphysiques – j’enlêve ma 1ère couche, ma 2e, le k-way, le tee-shirt violet ? Finalement je garderai les 4 couches car il fait frais à Lyon en ce 18 septembre. A l’arrivée, nos hôtes sont là sous leur capuche, sans doute depuis un moment. Magique… J’abandonne lâchement Philippe pour courir ventre à terre jusqu’à Burger King où je récupère fissa fissa un code des toilettes sur la table d’un type médusé pour soulager une envie juste …irrépressible – 1mn interminable et divine – les plaisirs simples post-effort 😀 Tout comme le chili con carne fumant que nous dégustons religieusement sur le coup des 15h. Le dégonflage, repliage du canoé sous la pluie est un peu moins jubilatoire. Les 500m à pied jusqu’à la voiture avec l’engin qui pèse désormais 3 tonnes est laborieux. Le retour en voiture est léger lui. Nous l’avons faite cette Lyon Kayac. Je n’ai pas assommé Philippe avec mes pagaies, nous sommes restés zen dans l’effort, sous la pluie, et même à 21h le dimanche soir, quand le canoé qui n’avait pas dit son dernier mot nous a inondés les pieds lors de son déplacement d’une voiture à une autre.

Un bien beau WE, tout simple, violet comme on les aime.

One thought on “Epopée mouillée en violet

  1. Vive le sport sur antenne 2 !! 🙂 Toujours une belle plume Katia 😉

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